Younn Locard
Voyages réels ou imaginaires, la mer
occupe mon esprit depuis aussi longtemps que le dessin.
Dans la mer Rouge et l'Océan indien, de Brigneau aux Glénans ou j'ai navigué enfant, j'ai du laisser quelques bouts de moi même, qui ne cessent de me rappeler. D'autres petits éclats en sont restés sur le slipway à Lorient, parmi les vapeurs de gazoil et d'anti-fooling. Sur un chantier naval je suis chez moi. Pas que je sache spécialement y faire, simplement, je me sens bien à la vue des gerbes d'étincelles soulevées par les disqueuses, entre les carènes énormes. Il ne me semble pas y avoir de beauté plus évidente que celle là.
Petit fils d'ingénieur naval, j'ai parcouru les plans des Pen-Duick et des chalutiers dessinés par mon grand-père, bu ses récits sur l'invention des pêche-arrière, Tabarly, Alain Colas...
Il m'en est resté un propension à retourner sans cesse croquer les ports, les bateaux et leurs marins.